C'est l'histoire d'une montagne qui voulait marcher.

Elle rêvait si fort de marcher, qu’elle s’oubliait elle-même car, dans toute sa particularité de montagne, la marche ne faisait pas partie.
Elle regardait vers le haut, où chaque jour et chaque nuit, nuages et étoiles ne faisaient que marcher dans le ciel.
Elle regardait vers le bas, où chaque jour et chaque nuit, les animaux, les hommes et le vent ne faisaient que marcher sur la terre.
Elle était profondément malheureuse.
Pourquoi la vie n’avait pas permis qu’elle puisse marcher ?

Un jour, une petite fille vint lui parler.
– Pourquoi pleures-tu, Montagne ?
– Hélas, car comme toi je ne peux marcher. Je suis enchaînée à cette place, sans pouvoir jamais bouger.
– Comme tu es triste… Mais sais-tu que toutes les montagnes sont comme toi ? Elles sont nées montagnes, leur rôle est de demeurer solides et à leur place. Je suis venue ici spécialement pour te voir : j’aimerais beaucoup monter à ton sommet, si tu le veux bien ?
– Bien sûr, petite fille, bienvenue sur mes terres.

Alors la petite fille grimpa, grimpa, pendant plusieurs heures, jusqu’au sommet de la Montagne. Arrivée en haut, elle scruta l’horizon.

– Montagne, comme c’est beau ! Sans toi je n’aurais jamais pu voir cela. Sans toi, on ne peut voir les hauteurs. Merci.

La Montagne réalisa que, bien qu’elle ne puisse marcher, elle portait en elle une hauteur que d’autres ne pouvaient envisager d’avoir ; elle côtoyait le ciel en permanence, sans avoir d’autre effort à faire que d’être elle-même. Entre Ciel et Terre elle demeurait, tel un pont.

Et elle réalisa que, bien qu’elle ne puisse marcher, elle pouvait observer le monde si loin, si loin, quand d’autres devaient marcher des heures pour n’apercevoir qu’une toute petite partie de ce qu’elle voyait, elle, entièrement et à chaque instant de sa vie.

Et elle réalisa que, bien qu’elle ne puisse marcher, elle expérimentait la marche chaque jour, en se laissant gravir par d’autres. Elle ne marchait pas, elle permettait la marche. Elle faisait le don de soi pour réaliser cela. Comme à cette petite fille : elle avait autorisé ses sommets mais surtout, elle lui avait permis de s’élever dans cette marche.

Elle comprit que sa Singularité était la Hauteur. Et que chaque être en ce monde avait sa Singularité. Alors, elle accepta ce qui Est.

Dès lors qu’elle accepta sa nature de Montagne, sa conscience se déploya.
Des horizons nouveaux s’ouvrirent à elle, qui étaient là depuis toujours, mais qu’elle n’avais jamais envisagés, qui lui permettaient de voir plus loin, plus haut encore. Elle avait enfin, embrassé sa Nature.

Je vous souhaite une belle journée, une belle nuit, où que vous soyez.

Sophie

Par Sophie Di Malta

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